Diabète de type 1 et sport de haut niveau sont bien compatibles

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Rédigé par Estelle B. et publié le 9 décembre 2019

Le diabète de type 1 débute le plus souvent au cours de l’enfance ou de l’adolescence. Jusque-là, les diabétiques de type 1 se voyaient fermer les portes de certaines professions ou des sports de haut niveau. Pourtant, grâce aux progrès thérapeutiques, il est aujourd’hui possible de concilier le diabète de type 1 et le sport en compétition. Explications.

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Diabète de type 1 et sport de haut niveau

Le diabète de type 1 est une maladie chronique qui débute généralement au cours de l’enfance. La majorité des patients est traité à vie par l’insuline, pour compenser le déficit partiel ou total en insuline de l’organisme (seuls des patients greffés du pancréas peuvent arrêter l’insulinothérapie).

Malgré les injections d’insuline, les patients diabétiques de type 1 sont exposés à deux dérèglements de la glycémie :

  • L’hypoglycémie, lorsque la dose d’insuline est trop importante. Dans le contexte sportif, elle survient le plus souvent entre 15 et 48 heures après un exercice physique. Elle expose à des malaises, voire à une perte de connaissance.
  • L’hyperglycémie, notamment lorsque le sportif ne s’injecte pas assez d’insuline ou consomme trop de glucides. Elle peut entraîner une déshydratation, voire un coma hyperglycémique.

Le sport de compétition accessible aux diabétiques de type 1

Il y a encore quelques années, le sport de haut niveau était déconseillé voire contre-indiqué aux personnes diabétiques de type 1. Désormais, concilier le sport en compétition et le diabète de type 1 est possible, grâce à plusieurs aspects complémentaires :

  • Les progrès thérapeutiques, notamment la mise au point de différents types d’insuline de durée d’action variable ou encore le développement de pompes à insuline ;
  • Une meilleure compréhension des mécanismes de la maladie ;
  • L’éducation thérapeutique du patient, qui permet au sujet diabétique de prendre en main sa maladie au quotidien.

Évidemment, il subsiste quelques contre-indications au sport de haut niveau, en particulier en cas de complications cardiovasculaires ou ostéo-articulaires. De même, quelques précautions sont à respecter chez le sportif de haut niveau diabétique de type 1. Les entraînements intensifs sont déconseillés dans les cas suivants :

  • Une hémoglobine glyquée (HbA1c) supérieure à 9 %, signe d’un diabète mal équilibré ;
  • Des fluctuations importantes de la glycémie.

Sur le plan des entraînements, il faut privilégier une alternance entre des longues séances d’exercices d’intensité modérée et des séances courtes mais intenses et répétitives. Le stress lié aux compétitions est également à prendre en compte, en raison de son effet sur la glycémie.

Une adaptation des traitements et des pratiques sportives

Selon le sport pratiqué par le sujet diabétique de type 1, les injections pluriquotidiennes d’insuline peuvent être plus pratiques qu’une pompe à insuline. Une adaptation de l’insulinothérapie est nécessaire en concertation avec le médecin diabétologue, notamment :

  • En fonction du rythme des entraînements ou des compétitions ;
  • De l’intervalle de temps entre les prises alimentaires et la pratique sportive.

À noter ! L’insuline est inscrite sur la liste des substances dopantes par l’agence mondiale antidopage. Son utilisation chez le sportif diabétique de type 1 nécessite donc une demande préalable d’Autorisation d’Usage à des Fins Thérapeutiques.

Enfin, le suivi nutritionnel doit être adapté, en tenant compte à la fois d’une pratique sportive de haut niveau et de l’équilibre du diabète. Désormais, un enfant diabétique de type 1 peut tout à fait envisager une carrière d’athlète de haut niveau, à condition de respecter quelques précautions.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Diabète de type 1 et sport de haut niveau/professionnel. Radermecker, R.P. and al. 2019. Science & Sports. https://doi.org/10.1016/j.scispo.2019.07.002. Science Direct. Consulté le 6 décembre 2019.