Diabète de type 2 : du nouveau sur les gliptines

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Rédigé par Isabelle V. et publié le 26 septembre 2017

Les gliptines ou inhibiteurs de la dipeptidyl-peptidase-4 (DDP-4) sont utilisés comme antidiabétiques depuis 10 ans dans le diabète de type 2. Ces médicaments très récents ont fait l’objet d’études afin d’évaluer leur sécurité d’emploi, notamment sur le plan cardio-vasculaire et pancréatique.

Efficacité des gliptines dans le traitement du diabète de type 2

Les gliptines : efficaces dans le diabète de type 2

On compte 3 gliptines commercialisées en France :

  1. La sitagliptine (JANUVIA®, XELEVIA®, JANUMET®, VELMETIA®) ;
  2. La vildagliptine (GALVUS®, EUCREAS®) ;
  3. La saxagliptine (ONGLYZA®, KOMBOGLYSE®).

Dans certaines formulations, la gliptine peut être associée à la metformine (un autre antidiabétique oral).

Les gliptines agissent en inhibant une enzyme : la dipeptidyl-peptidase-4 ou DDP-4. Cette inhibition permet l’augmentation du taux de certaines molécules qui favorisent la libération d’insuline suite à l’arrivée de glucose dans l’organisme (après un repas). L’intérêt des gliptines est l’absence d’hypoglycémies liées à leur utilisation ; elles ne font jamais baisser le taux de sucre dans le sang en dessous d’une valeur critique, contrairement aux sulfamides hypoglycémiants.

Leur efficacité est réelle dans le diabète de type 2 avec une diminution de l’hémoglobine glyquée de 0,5 à 1 % (dosage qui permet d’évaluer la glycémie sur 2 à 3 mois).

A savoir ! Le diabète de type 2 apparaît en général chez des personnes âgées de plus de 40 ans. L’obésité est un facteur de risque important pour cette pathologie. Le diabète de type 2 se contrôle avec des médicaments. Lorsque ceux-ci deviennent insuffisants, des injections d’insuline sont alors nécessaires.

Mais qu’en est-il de l’effet des gliptines sur le cœur et sur le pancréas, 2 organes particulièrement impactés lors de diabète ?

Gliptines et système cardiovasculaire

Les maladies cardio-vasculaires étant la première cause de mortalité chez les diabétiques de type 2, il était légitime de s’interroger sur la tolérance des gliptines vis-à-vis du binôme cœur-vaisseaux.

3 études ont été réalisées, incluant quelques 35 000 patients. Elles visaient à étudier la survenue d’accidents cardiovasculaires tels que décès, infarctus, AVC ou encore hospitalisations pour angine de poitrine chez les personnes souffrant de diabète de type 2.

Elles ont toutes les trois mis en évidence la bonne sécurité cardiovasculaire des gliptines commercialisées en France. La sitagliptine serait cependant associée à un risque plus important d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque chez les patients présentant également une insuffisance rénale chronique, en début de traitement.

A savoir ! Selon une autre étude, les gliptines auraient même un effet bénéfique sur l’athérosclérose (sclérose des artères liée à l’accumulation d’une plaque de « mauvais » cholestérol).

Cancer du pancréas : pas d’effet prouvé des gliptines

Alors que d’anciens essais avaient reporté un sur-risque de cancer du pancréas pour les patients sous gliptines, ces trois nouvelles études semblent l’écarter. Ce résultat est confirmé par les données de l’assurance maladie sur 1,3 million de diabétiques de type 2 de plus de 40 ans.

Le sur-risque de cancer du pancréas est en fait lié au diabète lui-même qui favorise l’apparition de cette maladie.

Les études ont par contre démontré un risque légèrement plus important de développer une pancréatite aiguë sous gliptines. Ces médicaments sont donc contre-indiqués en cas d’antécédents de pancréatite.

Isabelle V., Journaliste scientifique

– Inhibiteurs de la DDP-4. La revue de praticien médecine générale n° 985 . Nicolas Chevalier. Septembre 2017.