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En France, 10 % des cas de diabète sont de type 1. Actuellement, pour ces patients, le seul traitement possible consiste à s’injecter de l’insuline, plusieurs fois par jour. Cependant, la récente découverte d’une substance, potentiellement capable de régénérer les cellules productrices d’insuline pourrait tout changer.
Diabète de type 1 et insuline
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune, caractérisée par une destruction progressive des cellules du pancréas. Ces dernières produisent de l’insuline, l’une des principales hormones de régulation de la glycémie (taux de glucose dans le sang). Sans insuline, le taux de glucose dans le sang augmente et les premiers symptômes de la maladie se manifestent (hypoglycémie et hyperglycémie, perte de poids, trouble urinaire, soif importante, fatigue intense, …).
Ce type de diabète apparaît généralement durant l’enfance, l’adolescence, et plus rarement au début de l’âge adulte. Il existe une prédisposition génétique pour cette maladie (plusieurs cas dans une même famille). Cependant, les causes exactes restent méconnues.
Actuellement incurable, cette maladie chronique nécessite une insulinothérapie à vie. Celle-ci repose sur plusieurs injections quotidiennes d’insuline et sur une surveillance étroite de la glycémie. Malgré ce traitement lourd et contraignant, des risques de complications à long terme existent (complications cardiovasculaires, rénales, neurologiques et oculaires). En dernier recours, une greffe de pancréas peut être proposée, dans les cas les plus sévères.
De nombreuses recherches sont menées à travers le monde pour mieux comprendre l’influence des facteurs environnementaux sur le développement de la maladie, mais également pour tenter de mettre au point un traitement curatif pour ces patients. Très récemment, une équipe de recherche française a mis en évidence le rôle d’une substance cérébrale, le GABA, sur la régénération des cellules productrices d’insuline.
Qu’est-ce que le GABA ?
Le GABA (acide gamma aminobutyrique) est un neurotransmetteur, c’est-à-dire un messager chimique entre les neurones du cerveau. Très abondant dans différentes régions du cerveau, il assure essentiellement un rôle de modération des réactions cérébrales. Initialement, il agirait comme un stimulateur au cours de la vie embryonnaire in utero, avant de devenir inhibiteur après la naissance.
Le GABA et ses récepteurs à la surface des neurones sont par ailleurs la cible de différents médicaments, en particulier les benzodiazépines (médicaments utilisés dans le traitement des convulsions et des troubles de l’anxiété).
Il est commercialisé sous forme de complément alimentaire, destiné à soulager les troubles anxieux et le stress. Mais alors, quel est le rapport entre le GABA et le diabète de type 1 ?
Un formidable espoir pour les diabétiques de type 1
Régénérer les cellules pancréatiques productrices d’insuline constitue l’un des principaux axes de recherche pour le traitement du diabète de type 1. Lors de précédentes études, les chercheurs de l’INSERM avaient pu transformer génétiquement des cellules pancréatiques, productrices de glucagon (une autre hormone sécrétée par le pancréas), en cellules productrices d’insuline. Pour y parvenir, un gène (Pax4) avait été activé de manière forcée.
A savoir !Le glucagon est produit par des cellules pancréatiques différentes de celles qui produisent l’insuline. Cette hormone régule également la glycémie. Si l’insuline tend à diminuer le taux de glucose sanguin, le glucagon exerce l’effet inverse, en augmentant la glycémie.
Cependant, pour transposer cette découverte à l’homme, il fallait trouver une substance capable de reproduire la transformation génétique effectuée in vitro. Et c’est là que le GABA entre en jeu. Chez la souris, ce neurotransmetteur provoque une régénération continue et contrôlée des cellules productrices de glucagon, ainsi que leur transformation en cellules sécrétrices d’insuline. Celles-ci sont fonctionnelles et entraînent la guérison du diabète.
Par la suite, des îlots de Langerhans humains (ensemble de cellules pancréatiques rassemblant à la fois des cellules productrices de glucagon et d’insuline) ont été mis en culture en présence de GABA, pendant 2 semaines. A la fin de cette période, les cellules productrices d’insuline avaient augmenté de 24%, tandis que celles productrices de glucagon avaient chuté de 37%.
Chez la souris, la régénération des cellules productrices d’insuline est du même ordre de grandeur dans deux situations :
- après transplantation d’îlots de Langerhans humains cultivés en présence de GABA ;
- après une supplémentation alimentaire quotidienne en GABA pendant 1 mois.
Des essais cliniques sont désormais nécessaires pour évaluer l’efficacité d’un apport alimentaire en GABA chez les diabétiques de type 1. Mais, cette avancée laisse naître un immense espoir chez tous les patients obligés, quotidiennement, de s’injecter de l’insuline.
Estelle B. / Docteur en Pharmacie
Sources :
INSERM. Communiqué de Presse. Une molécule pour régénérer les cellules produisant de l’insuline chez les Diabétiques. 2 décembre 2016.
Ben-Othman, N. et al. Long-term GABA administration induces alpha-cell-mediated beta-like cell neogenesis. 2016. Cell. http://dx.doi.org/10.1016/j.cell.2016.11.002
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