Diabète et risque de dépression

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Rédigé par Isabelle V. et publié le 12 mai 2017

De nombreux diabétiques traversent des épisodes dépressifs. On estime que 30 % des malades ont des tendances dépressives et que 10 % sont en dépression majeure. L’annonce du diabète, sa gestion parfois difficile, les complications sont autant de facteurs de risque de développer une dépression.

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Diabète et dépression : les facteurs de risques

L’annonce de la maladie est en soi un traumatisme. Le patient doit faire le deuil de sa vie « normale ». Cette acceptation n’est pas évidente. Le nouveau diabétique passe par plusieurs phases : d’abord une sorte d’anéantissement, puis de la révolte qui peut déboucher sur une dépression.

Les femmes souffrant de diabète ont tendance à être plus touchées par la dépression. L’adolescence est également une période à risque.

Parmi les autres facteurs de risque, on retrouve :

  • Un mauvais contrôle du diabète ;
  • Des complications liées à la maladie ;
  • Un diabète de longue durée.

Les personnes isolées ou en situation de précarité sont également plus fragiles vis-à-vis du risque de dépression.

A savoir ! Tout épisode de déprime temporaire (bien naturel lorsqu’on est malade) n’est pas une dépression. Cette dernière se définit comme une tristesse permanente avec perte d’intérêt et de plaisir pour des activités habituellement appréciées. On observe également une fatigue, un sentiment de dévalorisation, voire des idées suicidaires.

Dépression et diabète : un cercle vicieux

Respect des horaires, régimes stricts, contrôles glycémiques réguliers, hygiène de vie, consultations, la gestion au long cours du diabète est rigoureuse et demande un investissement important du patient. Ce traitement contraignant peut être difficile à suivre par un patient dépressif, démotivé et fatigué. De même, alcool et tabac, seront plus volontiers consommés lors de dépression. La maladie dépressive est également susceptible d’entraîner un gain de poids non conseillé en cas de diabète.

Ce désinvestissement peut entraîner un mauvais contrôle du diabète, débouchant sur des complications et aggravant la dépression.

A savoir ! La dépression elle-même favoriserait le diabète : le risque de développer un diabète serait multiplié par deux lorsque sont associées dépression et prédispositions au diabète.

Soutenir un proche diabétique… sans sombrer dans la dépression

L’entourage joue un rôle primordial dans la santé mentale du patient diabétique. Les proches apportent un soutien psychologique indispensable. Ils partagent l’annonce de la maladie, la détresse du malade, les éventuelles complications… Ce sont aussi eux qui pourront inciter à consulter en cas de signes de dépression.

Mais être proche et soutien de diabétique n’est pas chose aisée ! Le proche partage le quotidien contraignant du diabétique. Inquiétude, anxiété, voire lassitude peuvent être ressenties, à juste titre. 37 % des accompagnants disent vivre une détresse émotionnelle et 60 % rapportent la sensation de porter un fardeau. Face à ces difficultés, il est important de ne pas rester isolé. Différentes associations proposent des dispositifs de soutien comme les bénévoles patients experts de la Fédération française des Diabétiques.

 Isabelle V., journaliste scientifique

– Dépression et troubles psychologiques. federationdesdiabetiques. Consulté le 12 mai 2017.
– La dépression et le diabète. diabete.qc. Consulté le 12 mai 2017.