Diabète de l’enfant : améliorer la prise en charge

En France, le nombre d’enfants souffrant de diabète de type 1 est estimé à 20 000. Cette maladie a tendance à gagner du terrain, particulièrement chez les plus jeunes. Le diagnostic et la prise en charge sont spécifiques et souvent difficiles. Depuis plusieurs années, une technologie toujours plus performante vient au secours des petits patients.

Diagnostiquer le diabète de l’enfant plus tôt

Le diagnostic du diabète de l’enfant se fait souvent tardivement. C’est parfois même une complication grave, l’acidocétose, qui le révèle.

A savoir ! L’acidocétose est une complication grave de la maladie diabétique non ou mal soignée. Elle consiste en l’accumulation de toxiques (les corps cétoniques) dans le sang du malade. Elle se traduit par douleurs abdominales, vomissements, difficultés respiratoires et coma. C’est une urgence médicale qui doit conduire à une hospitalisation immédiate.

Pourquoi ce retard au diagnostic ? D’abord parce que les parents ne connaissent pas les symptômes du diabète. Ensuite, parce qu’ils n’y pensent pas, l’enfant étant souvent le premier diabétique de la famille.

Du côté des médecins, même constat. Les généralistes attendent des signes trop tardifs comme un amaigrissement et sous-estiment l’incidence de la pathologie chez les moins de 2 ans. Ils ne suspectent pas toujours une acidocétose en cas de troubles respiratoires chez un enfant. Une simple analyse urinaire sur bandelette suffit pourtant à orienter le diagnostic.

Quels sont donc les signes qui doivent alerter les parents ?

• Un enfant qui se met à boire beaucoup ; C’est la polyuro-polydypsie. Le petit malade boit et urine en excès, c’est dû au taux de sucre trop élevé dans le sang ;
• La réapparition d’une énurésie (le pipi au lit) chez un enfant propre. Ce symptôme est présent chez 70 % des moins de 5 ans et 25 % des 10 à 15 ans.

Le diabète de l’enfant est un diabète de type 1 ou insulino-dépendant, c’est-à-dire qu’il se soigne par des injections d’insuline. Le traitement, contraignant mais primordial, peut se révéler un vrai challenge chez les plus jeunes. D’autant que l’équilibre glycémique est plus difficile à atteindre chez eux.

Des pompes et des capteurs high-tech

Le contrôle de la glycémie et l’injection adéquate d’insuline ne sont pas chose aisée, même pour un adulte. Des nouveautés technologiques améliorent considérablement la prise en charge et le confort des petits diabétiques.

Les pompes à insuline injectent en continu des petites quantités du médicament en sous-cutané. Cela permet une meilleure régulation de la glycémie, plus proche de celle normalement effectuée par le pancréas (organe régulateur du taux de sucre dans le corps). La pompe se compose d’un cathéter (implanté sous la peau et changé tous les 2-3 jours) connecté, via une tubulure, à un petit appareil contenant le réservoir à insuline. Celui-ci n’est pas plus gros qu’un téléphone portable. Les parents ou le jeune peuvent délivrer manuellement un bolus supplémentaire d’insuline, lors du repas par exemple.

Les pompes ont beaucoup progressé en 30 ans. Il existe maintenant une « patch » pompe sans tubulure, bien commode pour les enfants souffrant de diabète.

Les capteurs glycémiques ont fait leur apparition depuis 10 ans. Ils évitent la fastidieuse, et parfois douloureuse, collecte de goutte de sang au bout du doigt pour doser la glycémie ; piqures répétées et peu appréciées des tout-petits.

Ces capteurs mesurent en continu à travers la peau la glycémie interstitielle, c’est-à-dire le taux de sucre dans le liquide baignant les cellules. Pour certains capteurs, les résultats peuvent être envoyés sur le smartphone des parents.

A savoir ! Le dispositif FreeStyle Libre est disponible depuis 2014 pour les enfants à partir de 4 ans. Il se fixe au niveau du bras par un système adhésif. Malheureusement, il n’est pas remboursé par l’Assurance maladie. Son coût initial est de 170 Euros (2 capteurs à changer toutes les 2 semaines + un lecteur).

L’avenir est aux capteurs couplés à une pompe à insuline, de véritables « pancréas artificiels ». Des essais très prometteurs sont actuellement en cours dans l’hexagone.

De quoi redonner du courage aux enfants diabétiques et à leurs parents…

Isabelle V., journaliste scientifique

Sources