En 2016, plus de 3,3 millions de Français étaient traités, par médicament, pour un diabète. C’est 5 % de la population totale. Quelle est la répartition de la maladie en France ? Quelles sont les complications les plus retrouvées ? Retour sur les éléments essentiels pour dresser un état des lieux du diabète en France.
Une répartition géographique hétérogène
Tout d’abord, rappelons que le diabète touche davantage les hommes puisqu’ils sont 1,8 million à en souffrir en France contre 1,5 million de femmes.
Autre point qui ne vous aura certainement pas échappé : la fréquence de la maladie augmente avec l’âge.
Ainsi, elle est la plus présente chez les hommes situés dans la tranche d’âge 75-79 ans (21 %) et chez les femmes âgées de 80 à 84 ans (15%)
Au niveau de la répartition géographique de la fréquence du diabète, Santé Publique France met en évidence de grandes disparités régionales.
Dans les Départements d’outre-mer (DOM), les régions les plus touchées sont : la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique. La prévalence du diabète dans ces régions est jusqu’à deux fois plus importante que la moyenne nationale.
En Métropole, ce sont les départements de la Seine-Saint-Denis, le Val d’Oise, le Pas-de- Calais et l’Aisne qui sont les plus touchés avec une survenue de diabète entre 30 à 50% supérieure à la moyenne nationale.
A contrario, les départements bretons (Ile-et-Vilaine, Finistère, Côte d’Armor, Morbihan) enregistrent 30 à 40 % de cas de diabète en moins par rapport à la moyenne nationale.
Les complications du diabète : hausse des plaies du pied et des AVC
Globalement, on peut retenir que les hommes sont plus touchés que les femmes par les complications liées au diabète et que l’âge moyen des individus hospitalisés suite à ces complications se situe entre 69 ans et 75 ans.
Les complications chez les patients diabétiques sont :
- La plaie du pied (0,8 % des hommes et 0,5 % des femmes) ;
- L’Accident vasculaire cérébral (0,5 % des hommes et 0,4 % des femmes) ;
- L’Infarctus du myocarde qui touche 0,3 % des hommes et 0,15 % des femmes ;
- L’amputation d’un membre inférieur (0,3 % des hommes et 0,1 % des femmes) ;
- Insuffisance rénale nécessitant une Dialyse ou greffe rénale ((0,1 % des hommes et 0,09 % des femmes) ;
À savoir ! Les plaies du pied sont une complication secondaire au mauvais équilibre chronique du diabète. Il est admis que 10 % des diabétiques courent un risque d’amputation. Si vous avez un pied à risque, il est conseillé de surveiller son hygiène des pieds, des orteils et des ongles, de faire contrôler régulièrement l’état de vos pieds par un spécialiste, de traiter de manière appropriée la moindre blessure ou anomalie.
Ces complications ne sont pas retrouvées de manière homogène sur le territoire et ce sont les départements de la Réunion, Guyane, Martinique, Haut-de-France, Bretagne et Occitanie qui sont les plus touchées par les hospitalisations causées par un AVC.
Les plaies du pied sont davantage retrouvées dans le Nord, l’Est et en région Nouvelle Aquitaine.
Les problèmes cardiaques, comme l’infarctus du myocarde transmural (lésion touchant toute l’épaisseur du muscle cardiaque), sont très présents en Métropole mais très peu dans les DOM. Ces départements sont cependant plus touchés par les insuffisances rénales que la métropole.
Globalement, entre 2010 et 2016, on note une évolution :
- Stable des complications cardiaques et des amputations des membres inférieurs ;
- A la hausse, de 31 %, pour les plaies du pied ;
- A la hausse, de 9 %, pour les AVC.
Points forts et points faibles du suivi des patients
Dans la loi de santé Publique de 2004 et 2008, des recommandations de suivi clinique des patients atteints de diabète sont préconisées.
Parmi les 7 recommandations majeures, seulement deux d’entre elles atteignaient les objectifs de la Loi Santé Publique : le dosage de la créatinine (permettant de diagnostiquer une anomalie de la fonction rénale) et des lipides dans le sang.
Par contre, il faut insister désormais plus largement auprès des personnes diabétiques pour qu’ils réalisent davantage :
- Une consultation d’ophtalmologie deux fois par an et une consultation dentaire une fois par an ;
- Un dosage de HbA1c sanguin et de microalbumine dans les urines ;
- Une consultation chez un cardiologue une fois par an.
Les auteurs de ce rapport soulignent que les chiffres de 2016 viennent, une fois de plus, confirmer que « le diabète est un fardeau ».
Des inégalités fortes demeurent tant sur le plan géographique que socio-économique.
A partir de ces données chiffrées, Santé Publique France publiera de nouvelles recommandations pour faire reculer le diabète en France et améliorer le suivi et la prise en charge des patients.
Julie P., Journaliste scientifique
– Le poids du diabète en France en 2016. Synthèse épidémiologique. Saint-Maurice : Santé publique France. S. Fosse-Edorh, L. Mandereau-Bruno, C. Piffaretti. Consulté le 22 novembre 2018.
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