Le diabète de type 1 touche plus de 200.000 personnes en France. Le projet de pancréas artificiel ‘Diabeloop’, lancé en 2011, constitue l’un des plus solides espoirs pour améliorer le confort de vie des patients.
Un pancréas artificiel connecté
Ce pancréas artificiel, nommé Diabeloop, a été conçu par des diabétologues Français, avec le soutien et l’aide du CERITD (Centre d’Etude et de Recherches pour l’Intensification du Traitement du Diabète), du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique), et du fabricant de pompes Cellnovo®.
Diabeloop est capable de reproduire les fonctions du pancréas. Le dispositif est actuellement testé dans 9 hôpitaux français, sur 35 patients (CHU de Caen, Toulouse, Nancy, Strasbourg, Besançon, Lyon, Grenoble, Montpellier, Marseille et le centre hospitalier Sud Francilien).
Il est composé de 3 parties, connectées entre elles par Bluetooth :
- un capteur de glycémie ;
- un terminal ;
- une pompe à insuline.
Le capteur de glycémie, se trouvant sous la peau, analyse la glycémie du patient et envoie les données récoltées au terminal. Grace à un algorithme complexe de 13 équations à 13 inconnues, ce terminal calcule la dose d’insuline à administrer. Il envoie le résultat de ce calcul à la pompe à insuline, également présente sous la peau.
En parallèle, toutes les données sont envoyées à un service de monitoring (suivi). Le patient a accès à toutes ses données via une application sur son smartphone, dans laquelle il peut également entrer des informations telles que ses repas ou ses activités physiques. Les informations peuvent également être envoyées au médecin afin d’assurer un suivi du traitement et des constantes biologiques.
Des études prometteuses
Alors que le projet a commencé en 2011, le prototype a déjà passé des études cliniques sur 35 personnes avec grand succès.
Comme le montrent ces graphiques, il semble que les taux de glucose dans le sang soient mieux contrôlés chez les patients utilisant le pancréas artificiel (vert) que chez les patients avec un traitement traditionnel (noir). La régulation est assurée en continu, évitant les pics d’hyperglycémie et les creux d’hypoglycémie.
Une amélioration de la qualité de vie ?
En plus de mieux contrôler la glycémie, Diabeloop est un nouvel espoir pour la qualité de vie des patients. En effet, il évite le casse-tête de la prise en charge pluriquotidienne : le contrôle de la glycémie, le calcul des doses d’insuline à injecter et enfin les injections. Tant de gestes dont le patient n’a plus à se soucier.
Aussi, le patient subit moins de stress. L’hypoglycémie est redoutée des diabétiques. Dans les cas les plus graves, elle peut provoquer un malaise, une chute douloureuse voire des lésions organiques. Les erreurs de dosage, fréquentes, peuvent également provoquer l’hyperglycémie. Même si elle est moins grave que l’hypoglycémie, elle peut entrainer une gêne dans le confort de vie (urines abondantes, soif, fatigue…).
Le but de Diabeloop est justement de « redonner la liberté aux patients ». Le docteur Guillaume Charpentier, diabétologue et chef du service de diabétologie au centre hospitalier sud francilien, affirme que « grâce à Diabeloop, nous pouvons sauver des vies » et « sauver aussi le bonheur de vivre des patients ».
Clémence R. Pharmacienne
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