Diabète : un patch qui mime le pancréas à l’essai

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Rédigé par Hadrien V. et publié le 16 mars 2016

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L’essai d’un « patch intelligent » a été annoncé il y a un an pour la prise en charge des diabétiques. Ce patch se basait sur l’encapsidation d’insuline dans des microvésicules, libérées par une glycémie trop élevée. Le laboratoire Gu a annoncé le développement d’un autre modèle, basé sur l’utilisation de cellules bêta productrices d’insuline.

Les cellules bêta pour soigner le diabète

Depuis les années 1970 les scientifiques envisagent la transplantation de cellules bêta pancréatiques chez les patients diabétiques. Ce sont précisément ces cellules qui sont atteintes chez le diabétique : elles sont incapables de libérer l’insuline pour réguler la glycémie.

Les premières expérimentations de transplantation ont eu lieu dans les années 1990, mais ces pratiques ont toujours été limitées par les réactions immunitaires des patients. Les cellules bêta transplantées sont reconnues comme ‘non-soi‘ et détruites. Plus récemment, des équipes de recherche travaillaient sur l’encapsidation de ces cellules avant injection afin de les protéger. Un processus complexe qui aurait forcément engendré un coût élevé.

Un patch pour contourner la réaction immunitaire

Le dispositif est une membrane synthétique jonchée de micro-aiguilles, elles-mêmes recouvertes de cellules bêta pancréatiques. Cette nappe de micro-aiguilles indolores permet aux cellules de détecter la glycémie et libérer l’insuline dans les capillaires cutanés. L’insuline délivrée rejoint naturellement le système sanguin pour engager son action hypoglycémiante.

L’utilisation de ce patch permet aux cellules bêta d’être hors de portée du système immunitaire. La détection de la glycémie est appuyée par un système chimique « amplificateur du signal-glucose » pour permettre aux cellules bêta « d’entendre » plus rapidement les fluctuations de la glycémie.

Un système intelligent, des essais encourageants

Le produit a été testé chez la souris et a donné des résultats convaincants. Il a montré une autonomie de 10 heures. Mieux, l’administration volontaire de deux patches n’a pas provoqué de surcharge dangereuse en insuline. Au lieu de cela, la durée de traitement a spontanément été prolongée à 20 heures.

Pour John Buse, du Diabetes Center for Research, ce système autorégulé aurait l’avantage de soulager les patients diabétiques d’une maladie qui demande une gestion « 24 heures par jour, 7 jours par semaine, pour le reste de leur vie ».

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Hadrien V. Pharmacien


Sources
Jicheng Yu. « Microneedle-array patches loaded with hypoxia-sensitive vesicles provide fast glucose-responsive insulin delivery ». PNAS. 17/03/15
Mark Derewicz. « Scientists create painless patch of insulin-producing beta cells to control diabetes ». UNC Health Care. 14/03/16

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