En France, la prévalence du diabète de type 2 ne cesse d’augmenter, de même que la proportion de sujets atteints de prédiabète. La metformine, le médicament hypoglycémiant oral le plus prescrit, pourrait-elle retarder l’apparition du diabète de type 2 chez les sujets ayant une glycémie supérieure à la normale ? Une revue de littérature a récemment tenté de répondre à cette question.
La metformine en prévention du diabète
La metformine est un médicament hypoglycémiant oral utilisé depuis plusieurs décennies dans le traitement du diabète de type 2, une maladie chronique qui peut avoir de graves conséquences sur la santé à moyen et long terme.
Plusieurs millions de Français présentent un taux de glycémie modérément supérieur aux valeurs normales. Cette situation, qui ne répond pas aux critères diagnostiques du diabète de type 2, est appelée le prédiabète et constitue un facteur de risque majeur d’évoluer vers un diabète de type 2.
La metformine pourrait-elle être prescrite en prévention chez les sujets prédiabétiques pour réduire le risque de développement d’un diabète de type 2 et donc de ses complications à long terme ?
La metformine retarde l’apparition du diabète de type 2
Pour répondre à cette question, des chercheurs ont mené une revue de littérature, ayant inclus 20 essais contrôlés et randomisés réalisés sur 6 774 sujets. Tous les participants avaient une glycémie supérieure à la normale, mais inférieure au seuil de diagnostic du diabète de type 2.
Les chercheurs ont comparé plusieurs situations :
- Des sujets prédiabétiques traités par la metformine;
- Des sujets prédiabétiques traités par un autre médicament hypoglycémiant ;
- Des sujets prédiabétiques respectant un régime alimentaire modéré et un programme d’activité physique ;
- Des sujets prédiabétiques suivant un régime alimentaire plus sévère et un programme intensif d’activité physique.
D’après l’analyse des données, la metformine réduirait ou retarderait le développement du diabète de type 2 chez les sujets prédiabétiques, par rapport à une alimentation standard et la pratique d’une activité physique.
Un intérêt similaire aux autres hypoglycémiants oraux
En revanche, un régime alimentaire strict et une activité physique intense semblent avoir un effet similaire à la metformine. Concernant la comparaison avec d’autres médicaments hypoglycémiants, aucune différence significative n’a été mise en évidence sur le risque de diabète entre la metformine et d’autres hypoglycémiants oraux :
- L’acarbose ;
- Le glimépiride ;
- Les thiazolidinediones.
La tolérance de la metformine en prévention du diabète de type 2 semblait satisfaisante, compte-tenu des données disponibles. La metformine pourrait ainsi s’avérer une alternative possible pour réduire le risque de diabète de type 2 chez les sujets prédiabétiques. Actuellement, 11 études sont en cours, sur 17 853 participants. Leurs résultats pourraient compléter les données disponibles et mieux définir l’intérêt de la metformine en prévention du diabète.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
