Diabète de type 2, metformine seule ou avec vildagliptine ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 4 novembre 2019

Dans le diabète de type 2 qui touche plusieurs millions de personnes en France, la metformine reste le médicament antidiabétique oral prescrit en première intention. Mais faut-il prescrire ce médicament seul ou associé à un autre antidiabétique ? Une récente étude, publiée dans la revue scientifique The Lancet, fait le point sur cette question.

docteur mesurant le diabete pour vérifier la metformine ou la vildagliptine

Diabète de type 2, metformine avec ou sans vildagliptine

Actuellement, les recommandations de prise en charge du diabète de type 2 préconisent la prescription de metformine en monothérapie (un seul médicament) chez tous les sujets qui viennent d’être diagnostiqués. Le recours aux associations de plusieurs médicaments antidiabétiques oraux n’est recommandé que pour des patients à des stades plus évolués de la maladie.

Pourtant, certaines données suggèrent que l’utilisation précoce d’une association médicamenteuse, dès le diagnostic de diabète, pourrait être plus efficace. Pour en savoir plus, une étude internationale a été menée, l’étude VERIFY (Vildagliptine Efficacy in combination with metfoRmIn For earlY treatment of type 2 diabetes). Dans cette étude, 2 001 patients ayant reçu un diagnostic de diabète de type 2 au cours des deux années précédentes ont été inclus et répartis aléatoirement en deux groupes :

  • Un groupe de 998 patients traités par une association de metformine et de vildagliptine ;
  • Un groupe de 1 003 patients traités par la metformine seule.

Un taux d’échec du traitement réduit et retardé avec la bithérapie

Le protocole de l’étude a été divisé en plusieurs périodes :

  • Une période initiale d’équilibrage de 3 semaines avec de la metformine en monothérapie pour les deux groupes de patients ;
  • Une période de traitement de 5 ans durant laquelle, les patients recevaient initialement, soit de la metformine en monothérapie, soit une association metformine – vildagliptine.

Durant les cinq années de traitement, les prescriptions des patients pouvaient évoluer en fonction de leur équilibre glycémique, selon les principes suivants :

  • Si l’hémoglobine glyquée (HbA1c) était supérieure à 7 % sur une période consécutive de 13 semaines, le patient passait sur une association metformine – vildagliptine ;
  • Si l’association d’antidiabétiques oraux ne suffisait pas à équilibrer le diabète, le passage à l’insuline était effectué.

Les résultats de l’étude ont montré que l’échec du traitement (défini ici par une HbA1c supérieure à 7 %) concernait 62 % des patients traités par metformine seule, contre seulement 44 % des patients traités par une association médicamenteuse. De même, l’échec du traitement survenait en moyenne beaucoup plus tard chez les patients traités par association (62 mois), par rapport aux patients traités par monothérapie (36 mois).

Prescrire une association d’antidiabétiques dès le diagnostic

De ces chiffres, les chercheurs ont déduit que le délai moyen avant échec du traitement était réduit de 50 % grâce à l’association de la metformine avec la vildagliptine. Cette diminution du risque persistait pour le passage à l’insuline, avec une réduction du risque de 26 % pour les patients traités dès le départ par une bithérapie.

Par ailleurs, le contrôle glycémique était globalement supérieur dans le groupe traité par bithérapie, par rapport au groupe traité par monothérapie. Enfin, les deux types de traitements présentaient le même profil de tolérance.

Les résultats de cette étude, calquée sur la pratique clinique, montrent l’intérêt de traiter précocement les patients diabétiques de type 2 avec une association metformine – vildagliptine, plutôt qu’avec de la metformine seule.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Glycaemic durability of an early combination therapy with vildagliptin and metformin versus sequential metformin monotherapy in newly diagnosed type 2 diabetes (VERIFY): a 5-year, multicentre, randomised, double-blind trial. Matthews, D.R. and al. 2019. The Lancet. doi: 10.1016/S0140-6736(19)32131-2. Consulté le 30 octobre 2019.