La transition du service pédiatrique à l’hôpital pour adultes n’est pas anodine pour les jeunes diabétiques. Ils vont en effet migrer d’un environnement relativement protégé, vers un service plus impersonnel. Pour traiter le diabète de type 1 (insulino-dépendant), le suivi et la collaboration du patient sont primordiaux. Or, lors du passage chez les adultes, un adolescent sur trois décroche…
Diabète des ados : intérêt d’un programme de transition structuré
Une étude canadienne s’est intéressée à cette dangereuse transition. 205 jeunes gens souffrant de diabète (de 17 à 20 ans) ont été recrutés pour cette enquête. La moitié recevait le suivi standard, l’autre s’est vu proposer un programme de transition de soins.
Ce programme fournissait au jeune patient une sorte d’éducateur spécialisé. Cette personne l’aidait à s’orienter dans son nouveau système de soin, l’incitait à se rendre aux visites et répondait à tout problème d’ordre médical par sms ou email.
A savoir ! Ces éducateurs, spécialistes du diabète, sont formés par des endocrinologues et travaillent sous leur responsabilité pour accompagner les patients dans leur parcours de soin, mais aussi pour les aider à gérer leur maladie au quotidien.
Les deux groupes ont été suivis pendant 18 mois. En moyenne, les adolescents du programme structuré ont eu un contact par mois avec leur éducateur. Ils ont été plus respectueux des visites médicales et se sont déclarés moins stressés par leur maladie que les jeunes ne bénéficiant pas d’un suivi personnalisé. Par contre, il n’y avait pas de différence au niveau des paramètres biologiques (notamment de l’HbA1c ou hémoglobine glyquée. Son dosage est un reflet du taux de sucre dans le sang sur plusieurs semaines. Ce marqueur permet de savoir si un diabète est bien contrôlé ou non).
Cet accompagnement se révèle d’autant plus important qu’un passage réussi aux soins adultes est prédictif d’un meilleur contrôle glycémique dans les années qui vont suivre.
Des SMS pour ne pas oublier ses contrôles de glycémie !
Les jeunes sont friands d’échanges par textos. Une nouvelle technologie que les diabétologues sont bien décidés à s’approprier pour aider leurs jeunes patients. L’étude précédente avait déjà utilisé ce moyen de communication entre les jeunes et leur éducateur.
Une autre étude a été menée sur 300 ados (âge moyen 15 ans) souffrant de diabète depuis en moyenne 6 ans. Au début de l’enquête leur taux d’HbA1c était de 8,5%. Ils ont été séparés en 4 groupes recevant :
- Des sms de rappel de contrôle de glycémie (maximum 4 par jour), avec demande de réponse indiquant leur taux de sucre ;
- Cinq modules d’apprentissage à l’auto-gestion du diabète ;
- Les sms + les modules ;
- Aucun message.
Les adolescents qui recevaient des textos de rappel pour leur contrôle glycémique, et qui y répondaient, ont été ceux qui ont eu la plus forte baisse du taux de HbA1c (8,1%) au bout d’un an de suivi, donc un meilleur contrôle de leur diabète.
A savoir ! Le taux d’HbA1c ou hémoglobine glyquée recherché dans le diabète de type 1 est compris entre 7 et 7.5%.
Comme quoi, être accro à son portable a parfois du bon !
Isabelle V., journaliste scientifique
– De l’adolescence à l’âge adulte. La transition améliorée par un programme structuré. Le quotidien du médecin n° 9594. Lundi 3 juillet 2017.