Diabète de type 1 : l’espoir d’un nouveau traitement

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Rédigé par Deborah L. et publié le 31 août 2018

Le diabète de type 1, connu sous le nom de « diabète insulinodépendant », nécessite que le patient s’administre chaque jour ses doses d’insuline. Et si un nouveau traitement permettait de s’affranchir de ces injections quotidiennes ? C’est ce que suggère une nouvelle étude préclinique menée sur animaux.

Médecin tenant dans la main "diabète de Type 1"

Les contraintes du traitement du le diabète de type 1

Représentant 5 à 10 % des cas de diabète, le diabète de type 1 apparaît le plus souvent durant l’enfance ou l’adolescence. Cette maladie se manifeste par une insuffisance voire une absence totale de production d’insuline à cause d’une réaction auto-immune qui détruit partiellement ou entièrement les cellules β des îlots de Langerhans du pancréas.

À savoir ! les cellules β du pancréas, regroupées en amas appelés « îlots de Langerhans », ont pour rôle de synthétiser l’insuline, qui est une hormone chargée de diminuer le taux de sucre dans le sang.

Le diabète de type 1 ou diabète insulinodépendant fait l’objet d’un traitement contraignant dans la mesure où il nécessite impérativement une administration quotidienne et régulière d’insuline pour compenser l’insuffisance du pancréas à en produire. Comme les traitements sont quotidiens (souvent plusieurs fois par jour), le patient doit apprendre à s’administrer lui-même les injections.

Et s’il était possible de traiter le diabète de type 1 au moyen de l’injection d’une nouvelle solution tous les quelques mois, au lieu d’injections quotidiennes d’insuline ? C’est ce que suggère une nouvelle étude préclinique menée sur animaux.

L’espoir d’un nouveau traitement

Outre l’administration quotidienne et régulière d’insuline, une autre piste thérapeutique a déjà été envisagée ces dernières décennies. Elle consiste en une transplantation dans le foie de cellules pancréatiques pour remplacer les îlots de Langerhans déficients qui ne synthétisent pas l’insuline chargée de contrôler les taux de glucose sanguin.

Cependant, malgré des années de recherches et d’essais cliniques, aucun traitement efficace de transplantation des îlots de Langerhans n’a pu être mis au point à cause de nombreux obstacles : nécessité de nombreux donneurs, caractère trop invasif de cette technique et destruction d’une grande partie des cellules transplantées par le système immunitaire du receveur.

Dans ce contexte, les scientifiques ont cherché une alternative à ces différents obstacles. Ils ont d’abord modifié « l’emballage » de ces cellules pancréatiques au moyen d’un « cheval de Troie » : le collagène. Le collagène est une protéine que le corps fabrique déjà pour constituer les muscles, les os, la peau et les vaisseaux sanguins. L’équipe de scientifiques a ainsi développé une formule à base de collagène mixée avec des cellules pancréatiques.

Les scientifiques ont ensuite modifié le mode d’administration de ces cellules pancréatiques en injectant la formule juste sous la peau. Dès l’injection sous la peau, la formule se solidifie, l’organisme reconnait le collagène et l’approvisionne en flux sanguin pour échanger l’insuline et le glucose :

« C’est très peu invasif : vous n’avez pas à vous rendre dans une salle d’opération pour avoir cette injection dans la veine porte. C’est aussi facile que de s’administrer une dose d’insuline », déclare l’un des chercheurs de l’équipe.

Les chercheurs ont testé les effets de cette solution sur deux groupes de souris : un groupe de souris jumelles et un groupe de souris non jumelles afin de comparer les différences de réaction. Les études initiales ont pu montrer les résultats suivants :

  • Si les souris donneuses étaient jumelles avec les souris receveuses, la souris diabétique pouvait tenir au moins 90 jours sans avoir besoin d’une nouvelle injection.
  • Si les souris donneuses et receveuses n’étaient pas jumelles, la souris diabétique pouvait avoir des taux normaux de glycémie pendant au moins 40 jours.
  • Presque tous les îlots de Langerhans transplantés ont survécu dans les deux groupes.

Cette méthode préclinique menée sur animaux constitue donc la première thérapie peu invasive à contrer avec succès le diabète de type 1 en 24 heures et à maintenir une indépendance vis-à-vis de l’insuline pour au moins 90 jours.

La prochaine étape consiste en une étude clinique pilote sur les chiens diabétiques de type 1. Le diabète survenant de façon similaire chez l’homme et le chien, ils pourraient éventuellement bénéficier du même traitement : « Nous prévoyons d’expliquer les différences entre les souris et les hommes en nous aidant d’abord des chiens. De cette façon, les chiens peuvent nous éclairer sur la façon dont pourrait fonctionner le traitement chez les hommes », déclare l’auteure principale de l’étude.

Les chercheurs prévoient par la suite d’explorer d’autres pistes comme la transplantation d’îlots porcins ou de cellules souches programmées pour produire de l’insuline. La thérapie par transplantation des îlots pancréatiques, pourrait également aider à une meilleure prise en charge des pancréatites sévères.

Affaire à suivre !

Déborah L., Docteur en Pharmacie

– New type 1 diabetes therapy shows promise for long-term reversal in both humans, dogs ? Sciencedaily. Le 21 Août 2018.

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