Le « sans-gluten » lié au risque de diabète de type II

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Rédigé par Delphine W. et publié le 27 mars 2017

Depuis quelque temps, de nouvelles « tendances alimentaires » ont vu le jour : manger bio, vegan ou encore sans gluten. Cette dernière façon de s’alimenter mitige les avis, entre risques et bénéfices. Cependant, une étude présentée lors d’un rassemblement de scientifiques sur le cardio-métabolisme, les méthodes de prévention, les modes de vie et autres thématiques, s’est penchée sur la question du régime sans gluten et son lien potentiel avec le risque de diabète de type II.

diabete sans gluten

Régime sans gluten, tendance ou réel bénéfice pour la santé ?

Nos modes de vie actuels entraînent davantage de pathologies chroniques liées aux façons de s’alimenter ainsi qu’à l’augmentation de la sédentarité. Parmi ces maladies, le diabète de type II est largement représentatif, avec une prévalence (nombre de personnes atteintes de la maladie) en France de près de 3,3 millions de patients.

La combinaison d’une alimentation « sans gluten » et le risque de diabète de type II n’est-elle alors qu’une idée reçue ? C’est à cette question que des scientifiques américains ont tenté de répondre.

Le gluten est une protéine retrouvée dans le blé, le seigle et l’orge. Cette protéine permet notamment de donner cette « élasticité » et ce moelleux au pain lors de sa conception. Il s’avère qu’un faible pourcentage de la population française est intolérante au gluten , près 1 % des Français. Ces personnes intolérantes présentent alors des symptômes tels que des troubles digestifs, une fatigue chronique ou encore une perte de poids remarquable. Par ailleurs, le régime « sans gluten » s’est largement répandu au sein de notre société actuelle, depuis quelques années. Ce constat est notable même en dépit du peu de preuves quant aux bénéfices et aux risques associés à une alimentation appauvrie en cette protéine.

Gluten et diabète

Le Dr. Zong, de l’Université de Boston, a souligné que le principal objectif de cette étude était alors de déterminer si la consommation de gluten affectait la santé des personnes qui ne présentaient aucune restriction médicale particulière. Les aliments dépourvus de gluten sont, en général, également pauvres en fibres et autres micronutriments (tels que des vitamines et minéraux). En ce sens, il s’agit d’une alimentation moins « riche » nutritivement et pouvant alors entraîner certaines carences. Par ailleurs, les personnes ne présentant pas de pathologies cœliaques ou autres intolérances au gluten, mais choisissant un régime alimentaire « sans gluten », peuvent alors être amenées à remettre en question ce choix alimentaire au vu des risques de développement des pathologies chroniques comme le diabète.

A savoir ! La maladie cœliaque est définie par des symptômes gastro-intestinaux (diarrhées, vomissements, ballonnements, etc.), extra-intestinaux (troubles neurologiques, ostéoporose, etc.) ou encore des symptômes plus généraux (perte de poids, troubles de la croissance, etc.). Cette pathologie est notamment favorisée par une intolérance au gluten.

Le gluten, facteur de protection indirect contre le risque de diabète ?

Cette étude s’est déroulée sur plusieurs années. Les observations ont témoigné que la plupart des participants ayant un apport quotidien en gluten, à hauteur de 12 grammes/jours, présentaient un risque moindre de développer un diabète de type II que ceux n’en consommant pas. Ce constat a été établi au regard d’un autre groupe de participants, ayant une alimentation, cette fois-ci, dépourvue en gluten. Une explication à ce fait a alors été émise : les personnes ne consommant pas de gluten avaient alors leurs apports en fibres amoindris. Or, les fibres sont connues pour être un facteur de protection contre le développement du diabète de type II.

Pour appuyer ce dernier point, il a également été mis en évidence que le potentiel des fibres, présentes dans les céréales (contenant également du gluten) entraînait une diminution de près de 13 % de développer un diabète de type II.

Enfin, au travers des résultats obtenus, les chercheurs recommandent alors un apport compris entre 5,8 et 7,1 grammes/jour. Les sources les plus riches en gluten sont : les pâtes, les céréales et le pain, sans en abuser, il faut les conserver au sein d’une alimentation équilibrée.

Delphine W., Ergonome spécialisée en Santé au Travail.


Sources :
Prévalence et incidence du diabète. InVS, 6 octobre 2009. Mis à jour le 8 novembre 2016.
Les dangers du sans gluten. Béatrice Dumont. Le quotidien du médecin, 13 mars 2017.
Low gluten diets linked to higher risk of type 2 diabetes. American Heart Association. ScienceDaily, 9 mars 2017.

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