L’ulcère du pied diabétique est l’une des complications majeures du diabète et représente une cause possible d’amputation du membre inférieur. L’existence de cette complication constitue-t-elle un facteur de risque de mortalité supérieure au diabète lui-même ? Des chercheurs se sont intéressés à cette question.
L’impact de l’ulcère du pied diabétique sur la mortalité
Actuellement, la mortalité des patients atteints de diabète sucré tend à diminuer. Ce phénomène concerne-t-il toutes les catégories de patients diabétiques ? L’existence d’un ulcère de pied diabétique influence-t-elle la mortalité des patients ?
Les données existantes ont montré que la principale cause de décès chez les patients atteints d’un ulcère du pied diabétique est l’insuffisance cardiaque. Mais les données relatives à la mortalité de cette catégorie de patients diabétiques restent encore contradictoires.
Pour répondre plus précisément à ces deux questions, des chercheurs ont suivi 347 patients diabétiques, tous atteints d’un ulcère de pied diabétique. Ces patients ont été suivis sur une période d’une année, entre 2009 et 2010.
L’ulcère du pied diabétique n’est souvent pas la seule complication du diabète
Les patients recrutés dans cette étude avaient en moyenne 65 ans et étaient diabétiques depuis 16 ans en moyenne. Parmi eux :
- 71 % étaient traités par des injections quotidiennes d’insuline ;
- 13 % étaient en hémodialyse ;
- 7 % avaient bénéficié d’une transplantation d’organes ;
- 70 % présentaient une AOMI (Artériopathie Obstructive des Membres Inférieurs) ;
- 9 % avaient une neuropathie de grade 3.
Concernant le taux de mortalité de ces patients, il était de :
- 10 % à un an ;
- 25 % à 3 ans ;
- 35 % à 5 ans.
Une nette amélioration de l’état de santé et de l’espérance de vie des patients
L’analyse des données a permis aux chercheurs d’identifier des facteurs de risque de mortalité chez les patients atteints d’un ulcère du pied diabétique :
- L’existence d’une atteinte vasculaire importante (AOMI) ;
- La durée de cicatrisation de l’ulcère ;
- L’âge des patients ;
- L’ancienneté du diabète.
En comparant ces données avec celles d’une précédente étude menée en 1998 et 1999, les chercheurs ont observé une baisse globale de la mortalité des patients atteints d’ulcère du pied diabétique. Le taux de mortalité à 5 ans était alors de 46 %. L’amélioration de la prise en charge, à la fois de l’ulcère du pied diabétique et du risque cardiovasculaire associé au diabète, serait à l’origine de cette augmentation de l’espérance de vie des patients.
Estelle B., Docteur en Pharmacie