Un faible intérêt de l’exénatide dans le diabète de type 1

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Rédigé par Estelle B. et publié le 9 avril 2020

Le diabète de type 1 représente environ 10 % de l’ensemble des cas de diabètes. Les injections d’insuline constituent actuellement le principal traitement de cette forme de diabète, mais de nombreux patients ne respectent pas scrupuleusement leur traitement insulinique. Les chercheurs tentent d’évaluer l’intérêt d’autres médicaments antidiabétiques dans la prise en charge du diabète de type 1.

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Diabète de type 1 et médicaments antidiabétiques

Le diabète de type 1 est très majoritairement traité par l’administration répétée d’insuline au cours de la journée. En pratique, une proportion importante de patients ne respecte pas le schéma d’administration de l’insuline préconisée par leur diabétologue, pour deux motifs :

  • La crainte des épisodes d’hypoglycémies ;
  • La prise de poids liée à l’injection de l’insuline.

Pour pallier à ce problème, les médecins s’intéressent à certains médicaments antidiabétiques utilisés habituellement dans le traitement du diabète de type 2, en particulier les analogues du récepteur au GLP-1 (Glucagon Like Peptide-1). Des grands essais randomisés ont montré un effet bénéfique du liraglutide sur le contrôle de la glycémie postprandiale. Mais cet effet reste limité dans le temps.

L’exénatide évalué dans le diabète de type 1

Récemment, des chercheurs ont évalué l’intérêt d’un autre analogue du GLP-1, de courte durée d’action, l’exénatide, dans une étude monocentrique, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Ont été inclus dans l’essai 108 patients adultes, diabétiques de type 1, traités par plusieurs injections quotidiennes d’insuline, avec une hémoglobine glyquée (HbA1c) comprise entre 7,5 et 10 % et d’Indice de Masse Corporelle (IMC) supérieur à 22, qui ont été répartis aléatoirement dans deux groupes :

  • Un groupe recevant une injection sous-cutanée d’exénatide 10 µg trois fois par jour avant les repas pendant 26 semaines ;
  • Un groupe recevant un placebo.

Au cours de l’essai, 23 patients ont arrêté le traitement, dont 17 dans le groupe exénatide en raison des effets indésirables.

Un intérêt potentiel dans des contextes ciblés

A 12 semaines, l’hémoglobine glyquée était significativement réduite dans le groupe exénatide, mais à 26 semaines, la variation de l’hémoglobine glyquée n’était pas significativement différente dans les deux groupes de patients. Néanmoins, les patients du groupe exénatide ont vu leurs besoins en insuline réduits de 9 unités par jour grâce au traitement.

Par ailleurs, le traitement par exénatide était associé à 26 semaines à une augmentation de la fréquence cardiaque par rapport au placebo. De plus, les patients ont déclaré un nombre plus important d’effets secondaires gastro-intestinaux. Aucun événement grave n’a pu être relié à la prise d’exénatide. Ces résultats montrent que l’exénatide ne présente aucun intérêt clinique pertinent dans la prise en charge globale du diabète de type 1, en complément de l’insulinothérapie. Néanmoins, l’utilisation de ce médicament permet une réduction des doses d’insuline et une diminution du poids corporel. Des études sur des patients diabétiques de type 1, en surpoids ou obèses, et présentant des hyperglycémies postprandiales sévères, pourraient évaluer l’intérêt de l’exénatide dans ce contexte précis.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Efficacy and safety of meal-time administration of short-acting exenatide for glycaemic control in type 1 diabetes (MAG1C): a randomised, double-blind, placebo-controlled trial. Johansen, N.J. and al. 2020. NCBI. Consulté le 29 mars 2020.