Selon les estimations, entre 6 et 7 % des femmes enceintes développent un diabète gestationnel au cours de la grossesse. Une forme particulière de diabète qui peut entraîner des conséquences importantes sur la santé de la mère et de l’enfant. Parallèlement à la surveillance et à la prise en charge tout au long de la grossesse, la nutrition de la femme enceinte joue un rôle capital dans le contrôle de la glycémie et donc du diabète gestationnel. Explications.
Nutrition et diabète gestationnel
Si l’alimentation de la femme enceinte n’a souvent aucun rapport avec la survenue d’un diabète gestationnel, une fois le diagnostic posé, la nutrition joue un rôle essentiel dans la prise en charge de cette forme particulière de diabète. Dans un récent rapport, des experts ont formulé différentes recommandations pour mieux prendre en charge le diabète gestationnel. Elles reposent sur les dernières études et connaissances acquises en la matière.
Présenter un diabète gestationnel au cours de la grossesse n’entraîne pas la suppression de tous les aliments sucrés pendant 9 mois, contrairement aux idées reçues. En effet, pour assurer leur santé et celle du fœtus, les femmes enceintes doivent avoir des apports quotidiens suffisants en glucides. En cas de diabète gestationnel, il est essentiel que ces apports soient répartis sur les trois repas. Cela permet d’améliorer l’équilibre glycémique. Cela permet d’améliorer l’équilibre glycémique. Également, il faut privilégier autant que possible les aliments à faible indice glycémique, tout en variant l’alimentation.
Les tableaux d’équivalence en glucides et en lipides
Pour aider les professionnels, les tableaux d’équivalence, établis pour les glucides et les lipides constituent un outil intéressant. Ce type de tableau permet, par exemple, de savoir que :
- 20 g de glucides correspondent à 1 pomme, 250 g de fraises, 4 carrés de chocolat ou 2 boules de glace ;
- 10 g de lipides correspondent à 2 œufs, 1 croissant, la moitié d’un avocat ou 1 côtelette d’agneau.
Au quotidien, les femmes enceintes concernées doivent contrôler leurs apports en glucides et en lipides. Aucun aliment sucré n’est interdit, mais les recommandations sont de privilégier les fruits et légumes frais, qui apportent par ailleurs
- Des fibres alimentaires (bien utiles pour faciliter le transit intestinal, souvent malmené pendant la grossesse) ;
- Des vitamines et sels minéraux, dont les besoins sont augmentés pendant la grossesse.
La nutrition, facteur déterminant de l’équilibre glycémique
Concernant les lipides, à apports égaux, la femme enceinte est incitée à choisir les sources d’acides gras insaturés. Par exemple, elle peut préférer les huiles végétales aux graisses animales. Certaines catégories d’acides insaturés (comme les oméga-3 ou -6) sont essentielles pour le développement cérébral du fœtus. Pour l’apport en acides gras insaturés et en vitamines, il est possible de consommer des noix et amandes.
Enfin, le contrôle des apports en protéines n’est pas recommandé, même si les protéines (végétales ou animales) doivent être consommées quotidiennement en quantités suffisantes pour aider à la croissance du fœtus. Les recommandations nutritionnelles dépendent aussi du stade du diabète gestationnel. Pour certaines femmes enceintes, un suivi diététique est suffisant pour contrôler et réguler la glycémie. Pour d’autres, une insulinothérapie peut être nécessaire, avec un contrôle plus strict de la glycémie capillaire et un suivi diététique renforcé. Nutrition et diabète gestationnel sont ainsi intimement liés. Dans tous les cas, un suivi nutritionnel des femmes enceintes est primordial pour préserver la santé de la mère et de l’enfant et garantir un équilibre glycémique optimal, avec ou sans diabète gestationnel !
Estelle B., Docteur en Pharmacie
