Diabète : un premier agoniste du GLP-1 avec un intérêt cardiovasculaire

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Rédigé par Estelle B. et publié le 17 juillet 2019

Les agonistes du GLP-1 (Glucagon Like-Peptide 1) constituent l’une des dernières classes de médicaments antidiabétiques oraux mis sur le marché. L’un d’eux, le dulaglutide, aurait un effet bénéfique sur le risque cardiovasculaire, un risque de complications majeures chez les sujets diabétiques de type 2.

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Diabète de type 2 et agonistes du GLP-1

Face au diabète de type 2, l’arsenal thérapeutique ne cesse de s’élargir. Parmi les derniers médicaments développés par les laboratoires pharmaceutiques, figurent en bonne place les agonistes du GLP-1, qui agissent sur certaines hormones, les incrétines.

Au-delà de l’efficacité clinique des agonistes du GLP-1 pour équilibrer le diabète, les chercheurs s’intéressent aux médicaments capables de prévenir en parallèle certaines complications du diabète. Dans ce contexte, un agoniste du GLP-1, le dulaglutide, a récemment fait l’objet d’une étude clinique multicentrique, internationale, randomisée, contrôlée, contre placebo pour évaluer son effet sur le risque cardiovasculaire.

Dans cette étude, 9 901 patients diabétiques de type 2, d’âge moyen 66,2 ans, ont été inclus. Ils présentaient les caractéristiques suivantes :

  • Un diabète de type 2 récemment diagnostiqué ou établi ;
  • Une hémoglobine glyquée (HbA1c) inférieure ou égale à 9,5 % ;
  • Un traitement antidiabétique oral associé ou non à une insulinothérapie ;
  • Des antécédents d’évènements cardiovasculaires ou des facteurs de risque cardiovasculaire.

Le dulaglutide réduirait le risque cardiovasculaire

Les patients ont été aléatoirement répartis en 2 groupes :

  • 4 949 patients ont été traités par le dulaglutide ;
  • 4 952 patients ont reçu un placebo.

Sur la période de suivi moyenne d’environ 5 ans, 12 % des patients sous dulaglutide et 13,4 % des patients sous placebo ont présenté un accident cardiovasculaire (un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un décès d’origine cardiovasculaire).

Entre les deux groupes de patients, la prise de dulaglutide a pu être significativement associée à une diminution du risque d’AVC non fatal. La baisse des autres risques cardiovasculaires n’était pas significative. Ces tendances étaient indépendantes de différents paramètres, tels que l’âge, le sexe, la durée du diabète, l’indice de masse corporelle (IMC) ou encore l’existence d’antécédents cardiovasculaires.

Un agoniste du GLP-1 intéressant en cas de risque cardiovasculaire élevé

D’après les résultats de cette étude clinique, le dulaglutide, outre son efficacité en tant que médicament hypoglycémiant, aurait un intérêt pour réduire le risque cardiovasculaire, et en particulier le risque d’AVC. Les chercheurs évoquent plusieurs hypothèses pour expliquer cet effet du médicament :

  • Une baisse de l’HbA1c ;
  • Une réduction des taux de LDL-cholestérol (mauvais cholestérol) ;
  • Une baisse de la tension artérielle ;
  • Une diminution du poids corporel ;
  • Une amélioration de l’état des vaisseaux sanguins et des plaquettes ;
  • Un effet neuroprotecteur direct ;
  • Une atténuation de l’athérosclérose et de l’état inflammatoire chronique.

Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer comment le dulaglutide agit positivement sur le risque cardiovasculaire. Dans tous les cas, de tels résultats pourraient entraîner une prescription plus fréquente de ce nouvel agoniste du GLP-1, chez les patients diabétiques avec des antécédents cardiovasculaires ou avec un risque cardiovasculaire élevé.



Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– Dulaglutide and cardiovascular outcomes in type 2 diabetes (REWIND): a double-blind, randomised placebo-controlled trial. Lancet. Consulté le 10 juillet 2019.