Un diabétique sur 10 est atteint d’un diabète de type 1, qui débute le plus souvent au cours de l’enfance ou de l’adolescence. Beaucoup moins fréquent que le diabète de type 2, cette forme de diabète semble pourtant en augmentation dans les pays européens. Une tendance qui inquiète, d’autant plus que les complications du diabète de type 1 seraient plus fréquentes chez les jeunes que les spécialistes ne le pensaient.
Le diabète de type 1 en hausse en Europe
Selon l’INSERM, environ 10 % des diabétiques présentent un diabète de type 1. Mais ce type de diabète semble, comme le diabète de type 2, en augmentation constante dans les pays européens.
Dans une récente étude, des chercheurs ont analysé l’incidence du diabète de type 1 dans 22 pays d’Europe sur la période de 1989 à 2013. Si certains pays où l’incidence de la maladie était initialement forte ont montré un ralentissement de l’augmentation du diabète de type 1, la maladie semble progresser d’une manière générale de 3,4 % par an sur l’ensemble des pays européens.
Cette augmentation de l’incidence du diabète de type 1 s’avérait similaire chez les garçons et chez les filles jusqu’à l’âge de 9 ans, puis était plus importante chez les garçons entre 10 et 14 ans. Les auteurs de l’étude souhaitent alerter les pouvoirs publics. En effet, si la tendance se confirme, l’incidence du diabète de type 1 en Europe pourrait doubler dans les 20 prochaines années. Un phénomène tout aussi inquiétant que l’évolution du diabète de type 2 !
Des complications plus fréquentes que prévu chez les jeunes
Non seulement, le diabète de type 1 se développe en Europe, mais ses complications chez les jeunes seraient plus importantes que ne le pensaient jusque-là les spécialistes, comme le suggère une récente étude. Des chercheurs américains se sont penchés sur 1 327 jeunes diabétiques, âgés de moins de 20 ans. L’âge moyen des patients était de 10,1 ans au moment de leur diagnostic de diabète de type 1, et la durée moyenne de leur suivi était de 18 ans.
Sur l’ensemble des participants de l’étude, près de 71 % n’ont pas présenté de complications ou de pathologies associées au diabète au cours de la période de suivi. Mais sur le plan individuel, compte-tenu des facteurs de risque de chaque patient, la survenue d’une complication ou d’une maladie associée au diabète (co-morbidité) était plus importante que celle attendue, d’après les connaissances scientifiques actuelles.
Les complications concernées par cette fréquence accrue étaient les suivantes :
- La rétinopathie diabétique ;
- Une atteinte rénale ;
- Une atteinte artérielle ;
- La neuropathie diabétique.
Des jeunes plus à risque que d’autres
En analysant l’ensemble des résultats, les chercheurs ont pu définir quatre groupes de patients, en fonction de leur profil de risque. Le profil le plus à risque de présenter une complication du diabète présentait les caractéristiques suivantes :
- Une augmentation significative de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) ;
- Une augmentation de la tension artérielle moyenne ;
- Une augmentation du taux de cholestérol LDL (« mauvais cholestérol ») ;
- Une diminution importante du taux de cholestérol HDL (« bon cholestérol »).
Dans ce groupe à risque très élevé, plus de 20 % des jeunes diabétiques présentaient au moins deux complications du diabète.
Grâce à ces quatre profils de risques, les médecins pourraient mieux cibler leur stratégie de prévention et de suivi des jeunes diabétiques, pour dépister et prendre en charge le plus précocement possible les complications et les maladies associées au diabète de type 1.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Trends and cyclical variation in the incidence of childhood type 1 diabetes in 26 European centres in the 25 year period 1989-2013: a multicentre prospective registration study. Patterson, C.C. and al. 2018. Diabetologia.