Diabétiques : contrôler sa glycémie pour éviter les infections ?

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Rédigé par Léa G. et publié le 17 décembre 2018

Lorsqu’une personne est atteinte de diabète, le risque infectieux est important. On peut donc se demander si en contrôlant sa glycémie il est possible de diminuer ce risque d’infections. Nous allons voir dans la suite de cet article qu’une étude menée en Angleterre a essayé de répondre à cette question.

infections

Etude menée sur des diabétiques en Angleterre

Une personne diabétique est plus à même d’avoir des infections graves par rapport à des personnes non atteintes de diabète. Une étude menée en Angleterre a inclus 85 312 patients, âgés de 40 à 89 ans, atteints d’un des deux types de diabète (diabète de type 1 et diabète de type 2). Cette étude avait pour objectif de déterminer le type d’infections dont ces personnes étaient atteintes. Ces infections ont été classées en 18 catégories et la gravité de celles-ci a été prise en compte via leurs conséquences en terme de prescription, hospitalisation et mortalité.

Les chercheurs menant cette étude ont estimé les IRR (ratio du taux d’incidence des infections) en fonction des taux d’hémoglobine glyquée (’HbA1c) à partir des :

  • Personnes participant à cette étude
  • Types de diabète pour ces personnes atteintes

Parallèlement, ces IRR ont aussi été comparé à un groupe de 153 314 patients témoins non diabétiques, selon l’âge et le sexe.

À savoir ! L’hémoglobine glyquée (’HbA1c) est la forme glyquée de la molécule d’hémoglobine. Sa valeur biologique permet de déterminer la concentration de glucose dans le sang : la glycémie.
Le taux d’incidence (IRR) est le nombre de nouveaux cas d’une pathologie observés pendant une période donnée à la population dont sont issus les cas pendant cette même période.

Quel lien entre le taux d’HbA1c et la gravité des infections ?

Chez les patients diabétiques, deux cas de figures se présentent : lorsque le contrôle glycémique est optimal, l’IRR est faible (1,44). Pour information, un contrôle glycémique optimal est défini par les taux d’HbA1C de 6-7%. Lorsque le contrôle glycémique n’est pas atteint (HbA1c > 11%), l’IRR est élevé (4,70), et cela est d’autant plus vrai chez les patients atteints d’un diabète de type 1 (IRR = 8,47). Plus le contrôle glycémique (HbA1c) est mauvais plus le risque d’hospitalisation est élevé.

De plus, la fraction attribuable au contrôle glycémique est importante pour les infections graves telles que :

  • Les arthrites ou les ostéites (46%)
  • Les endocardites (infections cardiaques) (26%)
  • La tuberculose (24%)
  • Les sepsis (infections générales) divers (21%)

Il en est de même pour les hospitalisations liées aux infections (17%) et la mortalité (16%).

À savoir ! La fraction attribuable est la proportion de malades que l’on espère pouvoir éviter si on supprimait le facteur de risque dans la population

Cette étude menée en Angleterre nous permet de conclure qu’une glycémie mal contrôlée a un impact sur le risque d’infection chez le patient diabétique (avec un risque plus élevé chez les patients atteints de diabète de type 1).

Léa G. Journaliste Scientifique

– De l’importance de la qualité du contrôle glycémique face au risque infectieux au cours du diabète. JIM. Consulté le 3 décembre 2018