Depuis quelques années, le yoga a le vent en poupe en France. Il rassemble, en effet, près de 3 millions d’adeptes. Diverses études ont tenté de démontrer l’intérêt des exercices de yoga sur certaines pathologies dont le diabète. Zoom sur les résultats de l’une d’elles.
Le yoga : bon pour le corps et l’esprit
Le yoga, extrêmement populaire depuis plusieurs années, consiste en une séquence de postures de renforcement musculaire et d’étirements associés au contrôle de la respiration, la méditation ou la relaxation.
Bien qu’il existe diverses variantes de yoga, toutes ont en commun la recherche du bien-être physique, mental, spirituel et émotionnel. En clair, les bienfaits du yoga ne sont plus à vanter, mais qu’en est-il pour la santé ? Le yoga est il aussi bon pour le corps qu’il l’est pour l’esprit des yogi ?
Le yoga a fait l’objet de nombreuses études afin de démontrer son efficacité sur certains symptômes, voire des pathologies. Le diabète n’a pas échappé aux investigations.
Le diabète est un trouble métabolique caractérisé par une hyperglycémie (excès de sucre dans le sang) chronique de plus en plus fréquent actuellement. Cette pathologie représente un enjeu majeur de santé publique dans le monde.
Il n’existe pas de cause précise connue pour cette pathologie, une origine génétique est très probablement présente, mais pas seulement. Les habitudes de vie (alimentation déséquilibrée, un manque d’activité physique et un surpoids) sont également à blâmer, et c’est là que le yoga peut entrer en jeu pour lutter, ou du moins freiner, l’apparition de ce fléau.
Ce qu’en dit la recherche
Une récente méta-analyse de 2017 a fait le point sur 23 essais cliniques contrôlés incluant en tout près de 2 500 patients. Toutes les études analysées ont duré au minimum 8 semaines afin d’étudier l’équilibre glycémique au long terme.
À savoir ! Une méta-analyse est une analyse combinant les résultats de plusieurs études indépendantes sur un même problème. Elle permet une analyse plus précise des données avec un nombre de sujets plus conséquent.
La glycémie au long terme des patients inclus dans les études était évaluée au moyen de l’hémoglobine glyquée (ou HbA1c). Cette dernière permet d’estimer l’équilibre glycémique sur une période de 2 à 3 mois, par opposition aux glycémies capillaires et à jeun qui ne présente la glycémie qu’à un instant t. Autrement dit, l’hémoglobine glyquée est un marqueur de risque de complication du diabète à long terme. Un diabète est estimé comme équilibré lorsque l’HbA1c est inférieur ou égal à 7%. Au-delà de cette valeur, les risques de complications à long terme augmentent.
Globalement, les résultats de la méta-analyse sont positifs. Les diabétiques pratiquant le yoga ont une amélioration de leur glycémie à jeun et de leur hémoglobine glyquée. Leurs facteurs de risque cardiovasculaire (cholestérol, triglycérides, tension artérielle) sont également diminués. Pour certains patients, les résultats obtenus avec le yoga sont comparables à ceux obtenus avec les médicaments antidiabétiques.
Malgré des résultats très séduisants, la prudence est de mise. En effet, les études présentées ont leurs limites. Par exemple, les essais cliniques analysés ne sont pas tous « randomisés », autrement dit il n’y a pas de tirage au sort permettant de s’assurer que le groupe yoga et le groupe témoin sont similaires. Autre fragilité : les patients du groupe témoin n’était pas suivi aussi assidûment que le groupe yoga qui bénéficiait d’un coach. Or, dans le domaine des maladies chroniques, le suivi est primordial pour obtenir de bons résultats thérapeutiques.
En conclusion, le yoga ne peut pour l’instant pas remplacer une prise en charge médicale. Cependant, il peut tout à fait la compléter afin d’obtenir un maximum de bénéfices, tant physiques que psychologiques !
Charline D., Docteur en pharmacie