Diabète, un lien avec la pollution atmosphérique ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 5 février 2021

Le diabète de type 2 est considéré comme une véritable pandémie, avec près de 500 millions de cas dans le monde et une prévalence toujours en augmentation d’année en année. Si le mode de vie et l’alimentation semblent impliqués dans cette évolution, quel rôle pourrait jouer la pollution atmosphérique ? Une récente étude s’est intéressée à cette question.

Diabète de type 2 et pollution atmosphérique

Dans le diabète de type 2, plusieurs facteurs de risque sont bien identifiés, notamment en lien avec la susceptibilité génétique, l’alimentation et le mode de vie. Mais des facteurs environnementaux pourraient également expliquer l’augmentation des cas de diabète de type 2 d’année en année. La pollution atmosphérique est notamment pointée du doigt.

Plusieurs études se sont déjà penchées sur le lien entre pollution et diabète, suggérant que l’exposition prolongée aux particules fines pourrait réduire la sensibilité des tissus à l’insuline, favorisant le développement d’un diabète de type 2. Récemment, des chercheurs allemands ont souhaité conforter ces données pour en savoir plus sur le lien entre environnement et maladie diabétique.

La pollution atmosphérique stimule la sécrétion d’insuline …

Les chercheurs ont analysé les données de 9620 personnes, âgées de 25 à 74 ans, et suivies à trois reprises sur une période totale d’une quinzaine d’années, entre 1999 et 2014. Plusieurs facteurs ont été pris en compte :

  • Les concentrations sanguines d’insuline;
  • La glycémie à jeun ;
  • Un indice de résistance à l’insuline (cet indice évalue si les tissus sont sensibles ou non à l’action de l’insuline) ;
  • Un indice de sécrétion de l’insuline à jeun (cet indice évalue le fonctionnement des cellules pancréatiques sécrétrices d’insuline) ;
  • Les concentrations annuelles de polluants atmosphériques dans les zones de résidence.

Les résultats des analyses ont révélé que des taux élevés de particules fines, d’oxyde d’azote et dans une moindre mesure d’ozone étaient associés à une augmentation des taux sanguins d’insuline et des indices de sécrétion d’insuline et de résistance à l’insuline. En revanche, aucune association n’a été mise en évidence entre les taux de particules fines et la glycémie à jeun.

… et favorise la résistance à l’insuline

Par ailleurs, une association positive a également été observée entre les taux de polluants atmosphériques et la vitesse annuelle d’évolution de :

  • L’indice de résistance à l’insuline ;
  • L’indice de sécrétion d’insuline ;
  • Le taux sanguin d’insuline.

Ainsi, l’exposition à la pollution atmosphérique entraînerait une augmentation de la sécrétion d’insuline et une plus grande résistance à l’insuline, deux mécanismes connus pour être impliqués dans le développement du diabète de type 2. Ce phénomène était accentué chez les sujets de plus de 60 ans, les hommes, les personnes sans emploi, les sujets diabétiques ou prédiabétiques et les personnes sédentaires. Lutter contre la pollution atmosphérique pourrait donc indirectement permettre de prévenir le diabète de type 2.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Source
– Longitudinal associations between ambient air pollution and insulin sensitivity: results from the KORA cohort study. thelancet.com. Consulté le 2 février 2021.