Environ 10 % des cas de diabète sucré sont des diabètes de type 1, qui touchent des enfants et des adolescents. Les mécanismes pathologiques du diabète de type 1 font souvent intervenir des processus d’auto-immunité. Récemment, une étude s’est intéressée au lien éventuel entre l’auto-immunité liée au diabète de type 1 et le risque allergique.
Diabète de type 1 et allergies
Les allergies et le diabète de type 1 présentent quelques points communs :
- Une prédisposition génétique et familiale ;
- L’influence de facteurs environnementaux.
L’auto-immunité associée au diabète de type 1 peut-elle influencer le risque allergique chez les enfants et les adolescents diabétiques ? Pour répondre à cette question, des chercheurs ont analysé les données de suivi d’enfants âgés de 9 à 11 ans, entre 2002 et 2007. Trois pathologies allergiques ont été prises en compte :
Une relation inverse entre diabète de type 1 et allergies
Les données préliminaires, obtenues à partir de données génomiques lorsque les enfants étaient nouveau-nés, avaient montré une relation inverse entre la prévalence des maladies allergiques et celle du diabète de type 1 dans les différents pays ayant participé à l’étude. Les données de suivi à 10 ans ont permis de déterminer pour l’ensemble des enfants :
- L’incidence du diabète de type 1 et des maladies allergiques ;
- Le dosage de différents auto-anticorps.
Au sein de la cohorte, l’incidence de l’eczéma était de 22 %, celle de la rhinite allergique de 9 % et celle de l’asthme de 7,5 %. Chez les enfants ne présentant aucun auto-anticorps, ces incidences étaient respectivement de 33, 14 et 12,4 %. Les résultats ont mis en évidence que la présence d’auto-anticorps caractéristiques du diabète de type 1 était significativement associée à une réduction du risque de maladies allergiques et ce pour les trois types d’allergies considérés.
Une explication aux observations épidémiologiques
Le degré d’association entre l’auto-immunité liée au diabète de type 1 et les maladies allergiques était plus ou moins important, selon :
- La maladie allergique considérée ;
- Le type d’auto-anticorps dosé.
Par ailleurs, les antécédents familiaux d’allergies jouaient un rôle important dans le développement des maladies allergiques, que ce soit chez les enfants diabétiques ou non diabétiques. Même si la cohorte d’enfants incluse dans cette étude ne peut pas être considérée comme représentative de la population pédiatrique générale, cette étude apporte une explication possible aux constatations épidémiologiques d’un faible taux d’allergies dans les pays où la prévalence du diabète de type 1 est élevée.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Association of diabetes-related autoantibodies with the incidence of asthma, eczema and allergic rhinitis in the TRIGR randomised clinical trial. europepmc.org. Consulté le 10 Juillet 2020.