Avoir un chien diabétique serait-il un nouveau facteur de risque de développer un diabète de type 2 ? Même si cette question peut paraître surprenante, une récente étude scientifique, publiée dans la revue British Medical Journal, suggère effectivement une telle association. Explications.
Relation homme – animal et risque de diabète
Les facteurs de risque de développer un diabète de type 2 sont multiples, les principaux étant :
- Des facteurs génétiques ;
- Le surpoids et l’obésité ;
- La sédentarité et le manque d’activité physique ;
- Le tabagisme.
Récemment, une nouvelle étude suédoise s’est intéressée au risque de développer un diabète, respectivement chez un animal domestique (chat, chien) et chez son maître. Au total, 208 980 couples maîtres – chiens et 123 566 couples maîtres – chats ont été suivis entre 2007 et 2012.
Un risqué majoré de diabète de type 2 avec un chien diabétique
L’incidence du diabète de type 2 dans la cohorte étudiée était de 7,7 cas pour 1 000 participants-années chez les propriétaires de chiens et de 7,9 cas pour les propriétaires de chats. L’analyse des données a révélé que les propriétaires de chiens diabétiques avaient un risque majoré de 38 % de développer un diabète de type 2, par rapport aux propriétaires de chiens non diabétiques. De même, les chiens de maîtres diabétiques avaient un risque majoré de 28 % d’être diabétiques, par rapport aux chiens de maîtres non diabétiques.
Cette relation entre le diabète chez le maître et le diabète chez le chien était atténuée après ajustement des données sur l’âge du maître, mais restait significative quels que soient les paramètres suivants :
- L’âge du chien ou du maître ;
- Le sexe du chien ou du maître ;
- La race du chien ;
- Le niveau socio-économique des maîtres.
Soigner le chien pour dépister le maître
D’après cette nouvelle étude, maître et chien se ressembleraient face au diabète de type 2. Selon les chercheurs, ce lien entre diabète chez l’animal et risque de diabète chez le maître impliquerait notamment :
- L’existence d’un surpoids et d’un excès de tissu adipeux au niveau abdominal ;
- Un manque d’activité physique.
En revanche, aucune association n’a été mise en évidence entre le diabète chez le chat et le diabète chez les propriétaires de chats. Le chat est en effet plus autonome sur le plan alimentaire et dans sa pratique sportive, que le chien.
L’état de santé des chiens pourrait ainsi être utilisé comme un moyen d’alerte sur des comportements diabétogènes chez le maître, à la fois sur le plan alimentaire et sportif. Dans tous les cas, cette étude confirme bien l’adage « tel maître, tel chien » !
Estelle B., Docteur en Pharmacie
BMJ. Consulté le 26 décembre 2020.