Parmi les différentes formes de diabètes sucrés, figure le diabète induit par les corticoïdes. Quel est précisément le risque de développer un diabète de type 2 lors d’un traitement long par des corticoïdes ? Des chercheurs ont mené une étude pour tenter de répondre à cette question. Explications.
Corticoïdes et diabète
Les glucocorticoïdes, plus connus sous le nom de corticoïdes, sont des médicaments régulièrement prescrits dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques, comme la sclérose en plaques. Ces médicaments sont connus pour leur efficacité thérapeutique, mais aussi pour les effets secondaires importants qu’ils peuvent induire. Parmi ces effets secondaires, figurent une augmentation de la glycémie (hyperglycémie) et un risque de diabète (appelé le diabète cortico-induit).
Pour mieux évaluer le risque de diabète de type 2 associé à la prise de corticoïdes, des chercheurs ont mené une étude sur 100 722 adultes, sans antécédent de diabète, et suivis pour différentes maladies inflammatoires :
- L’artérite à cellules géantes ou la pseudopolyarthrite rhizomélique ;
- Une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique) ;
- Une polyarthrite rhumatoïde ;
- Une vascularite ;
- Un lupus érythémateux systémique.
Un risque de diabète cortico-induit
Sur l’année précédant l’étude, 17 % des patients avaient été traités par des corticoïdes oraux, intramusculaires ou intra-articulaires et 10 % par des corticoïdes inhalés ou nasaux. Sur l’ensemble des participants, 8,1 % ont déclaré un diabète au cours des 5 années de suivi.
Les résultats ont révélé que le risque cumulé de diabète à 1 an, par rapport aux périodes sans corticoïde, était significativement augmenté :
- Un risque presque doublé pour des doses quotidiennes inférieures à 5 mg ;
- Un risque multiplié par plus de 5 pour des doses quotidiennes supérieures à 25 mg.
Un dépistage régulier du diabète en cas de maladie inflammatoire chronique
L’augmentation du risque de diabète était variable selon les maladies inflammatoires traitées. Pour les doses inférieures à 5 mg, le risque était par exemple plus important pour les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin que pour la vascularite. Par ailleurs, le risque de diabète de type 2 associé à la prise de corticoïdes augmentait significativement à chaque palier de 5 mg de corticoïdes. Un phénomène plus marqué pour le lupus érythémateux systémique que pour l’artérite à cellules géantes.
Cette étude apporte de nouvelles précisions sur le risque de diabète de type 2 induit par la prise de corticoïdes chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques. Elle confirme la nécessité d’un suivi glycémique régulier de ces patients, pour détecter précocement le développement d’un diabète cortico-induit.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Glucocorticoid dose-dependent risk of type 2 diabetes in six immune-mediated inflammatory diseases: a population-based cohort analysis. pubmed.ncbi. Consulté le 1 septembre 2020.