À l’échelle nationale, le nombre de personnes impactées par le diabète s’élève aujourd’hui à plus de 3 millions et ne cesse de s’accentuer, dû à l’affluence grandissante de mauvais facteurs environnementaux. Le principal traitement auquel les patients sont dirigés repose sur une insulinothérapie mais qui s’avère très contraignante. La transplantation d’îlots pancréatiques, effectuée jusqu’à ce jour dans le foie, pourrait être aussi possible sur un autre site….
Un bref rappel sur le diabète
L’hyperglycémie (excès de sucre dans le sang) est le marqueur principal de cette maladie chronique qu’est le diabète. Elle résulte du dysfonctionnement d’une hormone, l’insuline, dont le rôle est de maintenir la glycémie à un niveau optimal dans le sang (compris entre 0.70 et 1.10g/L). Dans le cas du diabète, ce dysfonctionnement se traduit soit par un défaut de son action ou bien de sa production.
A ce jour, il existe deux formes de diabète que l’on connaît plus communément à travers :
- Le diabète de type 1 ou insulinodépendant (touchant environ 6% des diabétiques) qui se caractérise par une production insuffisante, voire même, quasi inexistante de l’insuline.
- Le diabète de type 2 ou non insulinodépendant (touchant environ 92% des individus) qui est défini par une mauvaise utilisation de l’insuline par l’organisme de l’individu.
Les limites de la transplantation dans le foie
L’alternative thérapeutique aux injections pluriquotidiennes d’insuline, présentée sous forme de greffe des îlots pancréatiques, permet aux patients de restaurer une production d’insuline optimale pour le bon fonctionnement de leur système métabolique.
Néanmoins, comme d’autres types de thérapies mis en place, cette technique, qui, implique l’isolement et la greffe de ces îlots purifiés, dans le foie, ne peut s’appliquer à tous les patients atteints de diabète de type 1. En effet, cette greffe n’est malheureusement réservée qu’à de rares cas présentant des hypoglycémies (baisse anormale de sucre dans le sang) plutôt sévères et fréquentes. A cela s’ajoute des contraintes techniques liées au site même de la transplantation, dont le foie, qui est très restreint en termes de surface mais aussi au niveau duquel peuvent se déclencher certaines réponses inflammatoires.
De ce fait, la découverte d’un nouvel emplacement susceptible de pouvoir recevoir une greffe de ces îlots pourrait certainement redonner espoir à tous les individus dont la greffe dans le foie n’a pas pu fonctionner ou s’avère même périlleuse pour de multiples raisons.
La possibilité de transplanter les îlots pancréatiques sur un nouveau site : l’épiploon
C’est ce qu’une équipe de recherche de l’Université de Miami et spécialisée dans le diabète a pu réussir à accomplir pour répondre à ces sujets malades. Pour la première fois, la transplantation de ces îlots dans un autre site que le foie a été effectuée avec succès. Ce fameux site qui est l’épiploon, n’est autre qu’un « petit repli péritonéal », soit une zone reliant le péritoine pariétal au péritoine viscéral.
A savoir ! On définit le péritoine comme une fine membrane qui est composée de deux couches : la couche dite « pariétale » recouvre la paroi interne de la cavité abdominale tandis que la couche dite « viscérale » recouvre plutôt la face externe de tous les organes contenus dans la cavité abdominale (foie, pancréas, côlon, intestin grêle, etc).
Sa localisation anatomique proche de l’estomac, du pancréas et du foie fait de lui un candidat idéal pour ce type d’opération. Mais ce qui le rend encore plus exceptionnel est le fait qu’il se présente sous la forme d’une surface très riche en vaisseaux, lymphatiques et nerfs et dont il est facile d’y accéder par voie chirurgicale.
Ces différents éléments ne sont pas à prendre à la légère et constituent bien au contraire de véritables atouts tant pour les professionnels en charge de ce type d’investigation que pour les sujets diabétiques.
En parallèle de ces résultats, une autre étude a été menée par cette même équipe afin de ne plus avoir besoin de recourir à un traitement anti-rejet qui accompagne souvent la post-greffe des patients opérés (traitement donné en post-transplantation permettant de prévenir le rejet de l’organe par l’organisme). Ce traitement mis en application est le même que celui impliqué dans les greffes de foie.
Après 12 mois d’observation, la seule patiente qui a fait l’objet de la greffe dans l’épiploon a tristement présenté une légère altération de son équilibre glycémique.
Ces ultimes données ne doivent cependant pas décourager les chercheurs qui travaillent corps et âme pour soulager le quotidien de ces millions de diabétiques mais doivent plutôt être perçus comme le départ d’une nouvelle voie thérapeutique dans le traitement du diabète de type 1…
Lucie B., Biologiste spécialisée en E-santé
– L’épiploon, un site inédit pour la greffe d’îlots pancréatiques. Le Quotidien du Médecin n°9581. Dr Irène Drogou. Le 11 mai 2017.
– Ilots et thérapies cellulaires. Centre Européen d’Etude du Diabète. – Consulté le 29 mai 2017.